Une nouvelle de Ahmad Sikkal (Maroc)
Traduite de l’Arabe par Saïd M. Jendoubi
C’est maman qui a demandé le divorce. L’état de mon père a atteint un degré qui ne suscitait que dégoût…
Tous les jours, les enfants du quartier accompagnaient mon père jusqu’à la maison. Ils l’accueillaient avec une chansonnette, toujours la même, et beaucoup de cailloux :
« Ô chrétien poursuis ton chemin,
Ce pays n’est pas le tiens
Ô ivrogne, Rapiéce-habits
Tu n’as pas honte, c’est vendredi »
Je ne vous cache pas que mon extrême jeunesse et l’atonie de mes rapports avec mon père faisaient que je me joignais à la bande, et que je répétais toute gorge déployée, la même chansonnette avec mes camarades de la rue.
Lorsque j’ai eu huit ans, l’état de mon père s’est aggravé ; je me demandais alors, si j’avais le droit de le conspuer avec les autres enfants… Il est vrai que je ne le connaissais qu’à travers le surnom « Rapièce-habits », mais c’était, tout de même, mon père. Certes, il ne m’a pas inscrit à l’école, mais il m’a introduit à la grande école de la vie, pour s’éclipser, par la suite, sans s’enquérir auprès de celle-ci de mes nouvelles, ni même s’assurer du devenir de mon intimité.
C’est maman qui a demandé le divorce. Mais, mon père, au lieu d’accepter, il est parti. Aujourd’hui, lorsque j’actionne la machine à mémoire, les voix et les images me parviennent toutes ambigües : la ribouldingue de mon père, la prostitution de ma mère et la misère de frères, avec qui je ne partage guère la paternité. Le « Qui suis-je ? » m’exaspère, et je ne trouve de réponse digne en réponse aux interrogations des gens.
Mon père est reparti dans son pays, au-delà de la mer. Et maman, je la vois des fois avec le ventre gonflé sans que je ne lui demande qui est le père. Quand je la vois légère, je ne pose pas de questions sur le rejeton. Et quand je ne la vois pas, je me demande comment se nourrissent mes frères et de quoi les élève-t-elle. À propos de mes frères, les voisins jurent qu’ils ne sont pas du même père.
Maintenant, mes clients croient que j’ai atteint mes dix-huit ans d’âge. Alors je pense au passeport et, avant cela, à m’inventer un faux nom de famille, que porteront mes documents officiels, pour que je puisse prendre le large à la recherche de mon père. Pour que je fasse revenir mon exilé de nom de famille. Pour qu’enfin, je fasse revenir mon identité.
Entre mes mains, des paquets de cigarettes «Winston » et «Marlboro », me rappellent qu’il n’y a pas de temps à s’assoupir… «Alors, mieux vaut la vie… Winston… Marlboro…
وطن وسجائر بالتقسيط
قصة قصيرة
احمد السقال
أمي هي التي طلبت الطلاق منه, كانت حاله قد وصلت حدا يبعث على الاشمئزاز..
وا النصراني سير بحالك, هاذ البلاد ماشي ديالك"
وا السكايري بو رقعة , غير احشم نهار الجمعة "
لا أخفيكم , من فرط طفولتي وفتور علاقته بي , كنت أنا أيضا أنضم إلى الكوكبة وأصيح بأعلى صوتي مرددا
نفس النشيد مع أصحابي في الدرب.
كانت حاله قد ساءت أكثر لما بلغت الثامنة من عمري,, صرت أسال نفسي هل يحق لي الصياح مع الأطفال
ضدا على أبي؟..حقيقة كنت لا أعرف له اسما غير بورقعة" , ولكنه أبي . لم يدخلني المدرسة ولكنه أخرجني
إلى المدرسة الكبرى ,واختفى دون أن يسال الأيام عني أو يطمئن على مرد وديتي..
أمي هي التي طلبت منه الطلاق لكنه عوض التطليق,سفر نفسه. واليوم حين أضغط على زر تشغيل الذاكرة ,
تأتيني الأصوات والصور غير واضحة ,عربدة أبي وعهر أمي وبؤس إخوة لا أشاركهم صلب الأب ..أسال نفسي
من أنا ولا أجد جوابا أعتد به حين يسألني الناس,,
أبي عاد إلى وطنه وراء البحر , وأمي أراها أحيانا وبطنها منتفخة ولا أسأل عن الأب , وحين أراها خفيفة" لا
أسأل عن المولود , وحين لا أراها أسال نفسي مم تقتات وبم تعيل إخوتي" الصغار والذين يقسم الجيران إنهم
ليسوا من صلب أبي.
الآن يعتقد زبنائي أنني بلغت الثامنة عشرة من عمري , ولذلك أفكر في جواز سفر , وقبله في اسم عائلي مزيف
أحمله على الوثائق لأركب البحر بحثا عن أبي , وأعيد الاسم العائلي المهجر , أعيد الهوية.
علب سجائر ونستون" ومارلبورو" بين يدي تنبهني ألا وقت لغفوة…حيا اذن على الحياة
ونستون مارلبورو
ونستو ن مارلبورو
1 commentaire:
Merci
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