dimanche 9 septembre 2007

Vierge (Nouvelle traduite de l'Arabe)


Vierge

Nouvelle de Mohamed El Mahdi Sikal (Maroc)
Traduite de l’Arabe par Saïd M. Jendoubi

Le roi réveilla sa douce chatte qui l’évita en détournant son visage face au mur. Dans sa millième nuit, celui qui commande sous les ordres de sa gouvernante était incapable d’écouter les paroles licites. Ses chuchotements la priant de couvrir son scandale, lui parvinrent à l’oreille ; elle se retourna, le surprenant en train de gémir : ses rhumatismes le torturaient quoique la canicule était à son comble. Devant le palais, le tumulte grandissait en attendant l’ultime hurlement.

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Au commencement, elle a pris l’habitude de se retirer, avant les premières lueurs de l’aube, par une porte dérobée. Alors, la rue happe ce qui restait de son corps pénétré par les parfums nocturnes.

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Désormais, elle ne sortait que cachée derrière l’artifice d’un soyeux camouflage ; elle effleure sa mise toute pureté, sur le bercement du regard endormi du roi : il lorgne une froide moquerie s’échappant vers la lumière, alors il arbore un semblant de sérénité en saluant la cour d’une main fatiguée, espérant les revoir le lendemain, pour une nouvelle épreuve.

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Quand elle le poussa à justifier ce malheur, il se réfugia derrière les terribles souffrances de ses sujets. Elle fit mine de comprendre le propos. C’est alors qu’il se sentit délesté.

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Le soir, elle croisa le même homme s’appuyant sur son bâton recourbé. Il lui dit qu’il avait attendu longtemps derrière la porte, guettant l’ouverture de la cadole rouillée. Elle ne dit rien. Il la suivit tout en la saluant d’une voix essoufflée ; puis il sortit d’un pas hésitant comme lorsqu’il était entré.

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La mère s’étonna et baisa la main du médecin qui l’informa que sa fille était encore vierge. Le visage de la fille demeura impassible : elle n’avait pas besoin d’être examinée, et ce malgré les vingt années passées dans les corridors obscures.



الـبـكـر

قصة قصيرة كتبها
الأستاذ محمد المهدي السقال (المغرب)



أيقظ الملك قطته الوديعة ، تحاشته وجهها للجدار ، في ليلته الألف، ما زال الحاكم بأمر الوصيفة عاجزاً إلا عن سماع الكلام المباح ، تسمَّعتْ همسه برجائها ستر فضيحته ، استدارت ، وجدته يئن من برودة أوصاله في عز الحر ، بينما تعالى اللغط بباب القصر ، في انتظار الصرخة الأخيرة .

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في البدء كانت تنسحب عبر البوابة الخلفية قبيل انبلاج الفجر ، يتلقف الشارع ما تبقى من جسدها الموشوم برائحة الليل .

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صارت تخرج في هودج من حرير ، تتحسس ثوبها النقي على وقع نظرات عينيه النائمتين ، يلمح سخرية باردة تتسلل نحو الضوء ، فيستدرك اضطرابه بالتلويح للحاشية بيد متعبة ، آملا عودتها غدا لاختبار آخر .

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حين استدرجته لتعليل المصاب ، تشكى لها بهموم الرعية التي تجمد الماء في الركب ، تظاهرت بفهم القول فتنفس الصعداء .

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في المساء ، عثرت في نفس الرجل متكئا على عصاه المعقوفة ، قال إنه انتظر طويلا خلف الباب، يرقب انفتاح المزلاج الصدئ ، لم تنطق ، تبعها يلهث بتحية متقطعة ، ثم دلف ليخرج كما دخل .

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دهشت الأم ، قبلت يد الطبيب الذي أخبرها بأن ابنتها مازالت بكرا، بينما لم تعل محياها صفة تذكر، لم تكن بحاجة إلى اختبار ، رغم العشرين سنة بين أروقة الظلمة .






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